Dès les premiers jours de juin, alors que les pavés parisiens commencent à emmagasiner la chaleur de la journée, j’ai ressenti une pulsion presque antique dans mes choix de bijoux. Plus de minimalisme, plus de bijoux fins à peine visibles. Cette saison, c’est le bracelet de bras — ou arm cuff, comme l’appellent les anglo-saxons — qui est revenu hanter mes rêves et électriser mes tenues.
À mi-chemin entre parure divine et arme de séduction silencieuse, ce bijou semble émerger d’une époque révolue. Il me rappelle les fresques de la Grèce antique, les amazones drapées de métal, mais aussi les icônes de la haute couture des années 1970. Il épouse l’anatomie, il exalte la puissance du bras nu, il attire la lumière comme un éclat de miroir au soleil. Bref : il est sculptural, audacieux, magnétique.
Une esthétique antique transcendée par le contemporain
Ce qui me fascine, c’est à quel point le bracelet de bras traverse les âges. On le retrouve sur les bustes en marbre d’Athènes, mais aussi sur les podiums de Milan et Paris en 2025. Il a ce pouvoir rare de mêler intemporalité et avant-garde. Aujourd’hui, il s’inscrit dans une esthétique que j’aime appeler “néo-divine” — un croisement entre la douceur des drapés antiques et la rigueur architecturale de la bijouterie contemporaine.
Chez Gucci, Sabato De Sarno l’a hissé au rang de signature dans sa collection printemps-été 2025. On le découvre en or poli, en émaillé ivoire, porté haut sur le biceps ou glissé sur la manche d’un tailleur fluide. Il ne se contente plus d’être un accessoire : il devient une extension du vêtement, un élément structurel de la silhouette.
Le bijou comme prolongement du corps
Porter un bracelet de bras, c’est comme réapprendre à bouger. Chaque geste est amplifié, chaque mouvement du bras attire l’œil, chaque lumière s’y accroche. Ce n’est pas un bijou discret — et c’est bien cela qui me plaît. Il oblige à assumer son corps, à le montrer dans toute sa force et sa grâce.
Lorsque je l’enfile, surtout en soirée, je ressens une poussée de confiance. C’est un bijou qui impose le silence, capte l’attention sans avoir besoin de cris. Il donne de la stature, sans ostentation. Il suggère le pouvoir.

Des matériaux nobles : or, laiton, émail, cuir…
La richesse de ce bijou réside aussi dans la diversité des matières qu’il permet. Cet été, j’en ai porté en :
- laiton doré gravé d’arabesques fines (chez Justine Clenquet, 55 €),
- or 18 carats martelé, lourd et chaud sur la peau (le modèle VC080 de Veneda Carter, 845 €),
- émail coloré façon mosaïque antique chez Gucci, dans des teintes pastel comme le jade ou le bleu ciel,
- cuir gainé pour une version plus urbaine et moderne chez Courrèges ou Alighieri.
Ce que j’apprécie particulièrement, c’est quand le bijou garde une certaine souplesse. Certains modèles se plient délicatement à la forme du bras, presque comme une seconde peau métallique. D’autres jouent la carte de la rigidité, à porter au-dessus d’un vêtement comme une manchette.
Le pouvoir du détail : formes et volumes
Tous les bracelets de bras ne se valent pas. Je suis devenue obsessionnelle sur la proportion : trop fin, il se perd. Trop épais, il devient envahissant. Il faut qu’il épouse la courbe du bras, sans la couper. J’ai vu des modèles en spirale, d’autres en anneaux superposés, certains en forme de serpent stylisé, en clin d’œil à Cléopâtre.
Les plus beaux, à mes yeux, sont ceux qui s’enroulent en double boucle. Ils donnent l’impression d’une sculpture vivante. Celui que j’ai porté lors du dîner de lancement du parfum Aqua Vitae Forte de Maison Francis Kurkdjian — un modèle en or vieilli à deux spires — a suscité plus de compliments que n’importe quelle robe de créateur.
Comment le porter ? L’art de l’équilibre
Le bracelet de bras demande une certaine mise en scène. Ce n’est pas un bijou à cacher. Je le porte toujours avec des tops asymétriques, des bustiers structurés, ou des robes une épaule, pour qu’il puisse régner en maître sur mon bras.
Quelques associations gagnantes :
- Avec une robe drapée ivoire (comme celle de Jacquemus) : effet vestale garanti.
- Avec une chemise blanche nouée et une jupe fendue : le contraste entre structure et sensualité est sublime.
- Avec un tailleur sans manches oversize : pour une allure androgyne, affirmée, mais sophistiquée.
Et bien sûr, il ne faut pas trop en faire. Si je choisis un bracelet de bras imposant, je laisse le cou nu ou simplement orné d’un fin collier. La clé, c’est la tension entre le corps, le bijou, et l’espace qu’on leur donne.
Une pièce maîtresse au prix modulable
L’avantage du bracelet de bras, c’est qu’il existe dans toutes les gammes de prix, sans jamais perdre en effet spectaculaire. J’ai listé mes adresses préférées en France pour en dénicher :
Marque / Boutique | Prix indicatif | Lieu ou site | Style |
---|---|---|---|
Veneda Carter VC080 | 845 € | www.venedacarter.com | Or massif, lignes architecturales |
Justine Clenquet Selma | 55 € | www.justineclenquet.com | Laiton doré, style punk raffiné |
Gucci Enamel Cuff | env. 980 € | www.gucci.com/fr | Émail coloré, volume rétro |
Alighieri The Wanderer | 340 € | www.alighieri.co.uk | Bronze fondu, inspiré du mythe |
La Manso Jelly Gold | 65 € | www.lamanso.shop | Résine colorée, effet plastique pop |
Le Bon Marché Rive Gauche | 100–400 € | Paris 7e ou www.24s.com | Sélection pointue de créateurs |
Pourquoi ce bracelet fascine tant ?
Je crois que ce bijou plaît car il raconte une histoire. Il évoque les déesses, les guerrières, les muses. Il parle d’un rapport charnel à l’ornement, d’un pouvoir porté à même la peau. Il n’est pas seulement décoratif : il affirme une intention.
Et puis, dans une époque où la mode devient parfois trop “correcte”, trop filtrée, ce bracelet bouscule. Il dérange par sa présence. Il impose une sensualité assumée, presque primitive.
Le bracelet de bras en plein revival culturel
Ce n’est pas un hasard si l’on voit ce bijou revenir sur les bras de Zendaya, Claudia Schiffer, ou Veneda Carter. Il incarne une nouvelle féminité, fière, racée, indomptable. Lors des dernières fashion weeks, je l’ai repéré chez Rabanne, Diesel, Fendi, et même dans les détails du sublime show de Chanel au lac de Côme.
Il n’est pas rare aujourd’hui de voir des marques revisiter ce classique en l’intégrant à des pièces hybrides : manchettes amovibles cousues dans des vestes, bracelets de bras transformés en anses de sacs, bijoux doubles qui grimpent de l’avant-bras jusqu’à l’épaule. C’est une esthétique totale, presque sculpturale.

Un bijou pour la peau hâlée et les couchers de soleil
Ce que j’adore, c’est voir le métal chaud se fondre avec la peau dorée par le soleil. Le soir, sur une terrasse à Marseille ou au bord du lac d’Annecy, le bracelet de bras devient presque un rituel. Il capte les lueurs dorées du crépuscule, il s’anime au rythme des gestes, il devient un langage non-verbal, une signature corporelle.
Conclusion invisible, mais ressentie à même la peau
Le bracelet de bras est revenu. Pas pour une saison. Pas comme une simple tendance. Il est là pour incarner quelque chose de plus profond : la redécouverte du corps comme espace de puissance, l’alliance entre l’art et l’ornement, le désir de porter une histoire plutôt qu’un simple accessoire.
Alors cet été, je le choisis haut sur le bras, fièrement visible. Il me relie aux figures mythologiques, mais aussi aux femmes modernes qui n’ont plus peur de se montrer. Il est mon armure douce, mon signe de force tranquille. Et il brillera sur ma peau, jusqu’au dernier jour d’août.